La Provence

La Provence –  28/01/2023

Comment ça va les congrès ? “Là, on a pratiquement fermé l’agence”

INTERVIEW par Jean-Marie Leforestier, le 6 Nov 2020

Durant le premier confinement, Marsactu avait suivi les « premiers de corvée » qui continuaient à travailler. Pour cette saison 2, nous nous intéressons chaque jour à celles et ceux que la crise économique frappe avant la crise sanitaire. Aujourd’hui, Vérane Bergeron, organisatrice de congrès.

Les congressistes sont la poule aux œufs d’or des grandes villes. Le touriste d’affaires dépense bien plus qu’un visiteur lambda et fait vivre le tissu économique local. Mais ces grands rassemblements sont depuis le début de l’année à l’arrêt. Cela a un impact sur les hôteliers, les restaurateurs et évidemment leurs organisateurs, dont certains se sont regroupés depuis le printemps au sein du Syndicat des acteurs de l’événementiel.

Membre de cette organisation et dirigeante de l’agence spécialisée dans les congrès médicaux Divine ID, Vérane Bergeron n’a organisé cette année que deux événements. D’ordinaire, elle en met en place une vingtaine, à Marseille et ailleurs en Europe. Elle raconte la réalité concrète d’un secteur à l’arrêt.

Comment ça va ?

Mal. Non, il faut que j’arrête de dire mal. Je suis d’un naturel optimiste mais je ne vous cache pas que durant le premier confinement, j’ai n’ai plus réussi à dire que ça allait. Maintenant je dis “ça va”. Les aides du gouvernement avec le prêt garanti par l’État nous aident un peu à rester en vie. Donc on va dire que ça va.

Quelle est votre situation économique ?

Nous sommes spécialisés dans les congrès médicaux. Cette année, on a eu la chance, entre guillemets, d’organiser un gros événement en janvier et en septembre un événement hybride, moitié distanciel, moitié présentiel. C’était international et il fallait jongler avec les septaines, les quatorzaines, etc. Cela nous a redonné de l’élan et montre qu’on peut mettre en œuvre des événements en respectant toutes les mesures.

On a le sentiment qu’on voit des activités qui peuvent continuer et qui n’ont pas forcément le même respect des contraintes. Aujourd’hui, chaque règle nous oblige à tout revoir : un événement de 2500 personnes avec un siège sur 2 pour la distanciation ne convient plus. Mais je ne peux pas changer de lieu car j’ai un contrat avec. Donc je reporte. On tricote, on détricote, on retricote… Pour le moment, tous nos événements en présentiel sont programmés pour mai et juin à la demande de nos clients mais je commence à me dire qu’on ne pourra pas les faire.

On subit aussi la particularité des congrès médicaux. Les clients n’ont pas l’habitude de payer pour organiser un événement. Nous, on récupère du sponsoring auprès des laboratoires notamment et on finance comme cela les congrès. Là, on a remboursé les sponsors puisque les événements n’ont pas eu lieu et qu’ils n’aiment pas le distanciel. Mais nous, on a travaillé. Alors qui paie le travail que nous avons fait ? C’est très compliqué. On s’est fait payer un peu, parce que sinon on mettait la clef sous la porte, mais on n’est pas rentrés dans nos frais.

Vous êtes une dizaine à travailler dans l’entreprise. Comment ça se passe pour vos salariés ?

Je n’ai pas pu passer une personne en CDI dont le CDD s’arrêtait en juin, alors que c’était prévu, et j’ai eu la chance entre guillemets d’avoir deux congés mat’. Globalement, j’ai une gestion très rigoureuse et prudente en faisant des économies chaque année depuis dix-sept ans. Je voulais pouvoir avoir une année sans ressources au cas où, mais je ne pensais pas que ça m’arriverait.

Avec ce deuxième confinement, on a pratiquement fermé l’agence : une demi-journée par semaine pour gérer les urgences et sinon chômage partiel. C’est pas ce qu’il faudrait faire car on ne travaille plus sur les événements futurs. Mais je ne peux plus me permettre de verser des salaires.

Vérane

Mars Actu

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06/11/2020

Comment ça va les congrès ? “Là, on a pratiquement fermé l’agence”

INTERVIEW par Jean-Marie Leforestier, le 6 Nov 2020

Durant le premier confinement, Marsactu avait suivi les « premiers de corvée » qui continuaient à travailler. Pour cette saison 2, nous nous intéressons chaque jour à celles et ceux que la crise économique frappe avant la crise sanitaire. Aujourd’hui, Vérane Bergeron, organisatrice de congrès.

Les congressistes sont la poule aux œufs d’or des grandes villes. Le touriste d’affaires dépense bien plus qu’un visiteur lambda et fait vivre le tissu économique local. Mais ces grands rassemblements sont depuis le début de l’année à l’arrêt. Cela a un impact sur les hôteliers, les restaurateurs et évidemment leurs organisateurs, dont certains se sont regroupés depuis le printemps au sein du Syndicat des acteurs de l’événementiel.

Membre de cette organisation et dirigeante de l’agence spécialisée dans les congrès médicaux Divine ID, Vérane Bergeron n’a organisé cette année que deux événements. D’ordinaire, elle en met en place une vingtaine, à Marseille et ailleurs en Europe. Elle raconte la réalité concrète d’un secteur à l’arrêt.

Comment ça va ?

Mal. Non, il faut que j’arrête de dire mal. Je suis d’un naturel optimiste mais je ne vous cache pas que durant le premier confinement, j’ai n’ai plus réussi à dire que ça allait. Maintenant je dis “ça va”. Les aides du gouvernement avec le prêt garanti par l’État nous aident un peu à rester en vie. Donc on va dire que ça va.

Quelle est votre situation économique ?

Nous sommes spécialisés dans les congrès médicaux. Cette année, on a eu la chance, entre guillemets, d’organiser un gros événement en janvier et en septembre un événement hybride, moitié distanciel, moitié présentiel. C’était international et il fallait jongler avec les septaines, les quatorzaines, etc. Cela nous a redonné de l’élan et montre qu’on peut mettre en œuvre des événements en respectant toutes les mesures.

On a le sentiment qu’on voit des activités qui peuvent continuer et qui n’ont pas forcément le même respect des contraintes. Aujourd’hui, chaque règle nous oblige à tout revoir : un événement de 2500 personnes avec un siège sur 2 pour la distanciation ne convient plus. Mais je ne peux pas changer de lieu car j’ai un contrat avec. Donc je reporte. On tricote, on détricote, on retricote… Pour le moment, tous nos événements en présentiel sont programmés pour mai et juin à la demande de nos clients mais je commence à me dire qu’on ne pourra pas les faire.

On subit aussi la particularité des congrès médicaux. Les clients n’ont pas l’habitude de payer pour organiser un événement. Nous, on récupère du sponsoring auprès des laboratoires notamment et on finance comme cela les congrès. Là, on a remboursé les sponsors puisque les événements n’ont pas eu lieu et qu’ils n’aiment pas le distanciel. Mais nous, on a travaillé. Alors qui paie le travail que nous avons fait ? C’est très compliqué. On s’est fait payer un peu, parce que sinon on mettait la clef sous la porte, mais on n’est pas rentrés dans nos frais.

Vous êtes une dizaine à travailler dans l’entreprise. Comment ça se passe pour vos salariés ?

Je n’ai pas pu passer une personne en CDI dont le CDD s’arrêtait en juin, alors que c’était prévu, et j’ai eu la chance entre guillemets d’avoir deux congés mat’. Globalement, j’ai une gestion très rigoureuse et prudente en faisant des économies chaque année depuis dix-sept ans. Je voulais pouvoir avoir une année sans ressources au cas où, mais je ne pensais pas que ça m’arriverait.

Avec ce deuxième confinement, on a pratiquement fermé l’agence : une demi-journée par semaine pour gérer les urgences et sinon chômage partiel. C’est pas ce qu’il faudrait faire car on ne travaille plus sur les événements futurs. Mais je ne peux plus me permettre de verser des salaires.

Vérane

MedTech Europe

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01/03/2018

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